« S’il est un équipement communautaire par excellence, il s’agit bien de cette Unité de valorisation énergétique, dont nous lançons aujourd’hui une nouvelle étape de la modernisation. Il n’y a qu’à voir le fier logo qui s’affiche à la vue des automobilistes.
Bien avant la création de l’agglomération, il réunissait déjà les communes membres qui avaient mis en commun ressources et moyens pour un traitement plus efficace et moins coûteux des déchets. Avec la vision de l’époque. Avec les moyens de l’époque… Dont il serait d’ailleurs faux de dire que l’on n’avait pas le souci des rejets dans l’atmosphère.
Équipement d’agglo car il faut bien la force de frappe communautaire, surtout par les temps qui courent, pour mobiliser les sommes nécessaires à de tels investissements… Même si celui-ci – de quelque 6 millions et demi d’euros au total pour les travaux de l’UVE et du réseau vapeur – offre la particularité fort appréciable, grâce aux économies qu’il engendre, de se rembourser en très peu d’années…
Aujourd’hui, ce n’est pas une préciosité de langage ou une pudeur environnementale que de préférer pour évoquer cet équipement le terme d’UVE à celui « d’incinérateur », qui ne reflète qu’une partie du process en cours ici. La seule évocation de ce mot, qui nous replonge dans un passé de plus en plus lointain, depuis sa conception en 1992, ramène à nos narines et à nos yeux des effluves de pollutions, visuelle et olfactive. Les nostalgiques du panache blanc en seront pour leurs frais : nulle trace de telles nuisances aujourd’hui…
Et cela, c’est un sacré progrès pour nos populations, notre environnement si fragile et précieux, trop souvent brutalisé par le passé par des choix industriels inappropriés, dont notre territoire de Thau conserve nombre de stigmates. Saluons aussi l’effort de qualité esthétique, architecturale et paysagère, qui accompagne chacune de ces réalisations.
Au sein de l’Agglo de Thau comme des communes qui la composent, nous nous efforçons de prôner et surtout de mettre en œuvre une autre vision du développement économique, tout aussi voire beaucoup plus créatrice d’emploi mais qui tienne compte de notre environnement.
Je m’éloigne du sujet, me direz-vous. Pas tant que ça, en fait. Car dans l’affaire qui nous réunit aujourd’hui, comme il a été dit, il est question bien sûr et avant tout de traitement des déchets. Mais aussi de valorisation industrielle des vapeurs produits de l’incinération. Valorisation que nous avions initiée il y a maintenant une dizaine d’années, mais qui prend désormais son véritable envol, avec la majeure partie de l’énergie réinjectée dans le fonctionnement industriel.
Car quand certains, comme d’habitude, criaient au loup, nous travaillions déjà à la mise aux normes de l’incinérateur en matière de rejets de fumée… La toute jeune agglo du bassin de Thau avait concrétisé dès 2006 avec, avant celui-ci, un premier « bond en avant » qualitatif dans le traitement et les rejets et la baisse des coûts d’entretien et de maintenance. C’est grâce à des partenariats intelligents et productifs -un véritable accord gagnant-gagnant, comme dit le mot à la mode ! – qu’on aboutit aujourd’hui à un tel résultat qui tient compte de la complémentarité de cet équipement et des entreprises proches, qui n’ont qu’à se féliciter d’un tel voisinage. Et l’accord avec le privé ne pâtit heureusement pas des reconfigurations en cours dans le secteur…
L’environnement y gagne, l’économie y gagne, et même les contribuables y gagnent, puisque l’économie générée par ces partenariats et la baisse des coûts d’entretien et maintenance équivaut à injecter moins d’argent public dans le traitement des déchets. Traitement dont l’histoire est loin d’être achevée. Nous sommes là à une étape, fondamentale, intéressante. Une avancée technologique qui trouve toute sa signification non loin de cette entrée Est de Sète, pôle majeur de l’agglomération dont nous nous apprêtons à faire un quartier visant à l’excellence environnementale, dont je vous reparlerai.
Des avancées, il y en aura d’autres, à tous les niveaux du traitement, depuis la collecte jusqu’à la valorisation, où les marges de progrès et les perspectives sont importantes. En commençant par faire mieux connaître et utiliser l’action de tri sélectif et possibilités de compost initiées par notre agglomération. Et ce pour réduire les déchets, un enjeu essentiel. Mais c’est une autre histoire, des autres histoires. Et en attendant de les écrire, félicitons-nous de l’instant présent. »