L’intensification des périodes de sécheresse, la raréfaction de la ressource en eau, et la salinisation des milieux agricoles littoraux constituent des défis majeurs. Face à ces enjeux pressants, il est impératif de développer des solutions innovantes et durables pour préparer l’avenir. Le projet SALT’EAUX émerge comme une réponse proactive à cette réalité.

Lauréat de l’appel à manifestation d’intérêt France 2030 « Démonstrateurs territoriaux des transitions agricoles et alimentaires », SALT’EAUX a démarré en 2023 par une phase d’études de 18 mois, appelée phase de maturation, ayant vocation à être poursuivie en cas de conclusions favorables par une phase de travaux de quatre à cinq ans. Ce projet a pour objectif de fédérer tous les acteurs du territoire autour d’une démarche collaborative de réutilisation des eaux et de gestion de la salinité. Il doit permettre de définir une solution reproductible ciblant la salinité des eaux usées en amont de leur traitement, mais également leur gestion à l’échelle de la parcelle agricole au travers de pratiques de drainage et d’irrigation.

Les vignobles, les parcelles maraîchères du territoire et la lagune de Thau sont aujourd’hui en première ligne face aux effets du changement climatique. Le projet SALT’EAUX vise ainsi à répondre aux défis cruciaux de l’agriculture moderne en offrant des solutions novatrices pour atteindre un bon équilibre entre l’irrigation, la préservation des sols et la gestion durable de l’eau.

Le projet de démonstration se déroule sur deux sites, les systèmes d’assainissement de Marseillan et de Mèze, produisant chacun entre 1 et 1,5 millions m³ d’eaux traitées par an.

Porté par SUEZ Eau France, avec la participation de Sète Agglopôle Méditerranée, des Grands Domaines du Littoral et de l’Institut Français de la Vigne et du Vin, le démonstrateur SALT’EAUX, véritable laboratoire de transition, est soutenu par l’Etat dans le cadre de France 2030. Il bénéficie également du soutien et des connaissances techniques du Syndicat Mixte du bassin de Thau, de l’Institut Agro Montpellier, de l’INRAE (Institut National de la Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement) et de la société Ecofilae, spécialisée dans la réutilisation des eaux usées traitées.

Grâce à l’expertise de divers acteurs et par son approche collaborative, ce projet aspire à ouvrir la voie à une nouvelle ère de durabilité et de résilience dans le domaine de l’agriculture et de la gestion de l’eau. La méthodologie utilisée aura en effet vocation à être déployée sur les littoraux français et à l’international. 

SALT’EAUX consiste concrètement à :

• Mener une démarche concertée entre les acteurs du territoire et d’information du grand public durant toute la durée du projet
• Sensibiliser les citoyennes et citoyens à la REUT (réutilisation des eaux usées traitées) pour se préparer aux usages de demain
• Définir le programme des travaux d’étanchéité sur les réseaux d’assainissement, en amont du traitement des eaux, afin de limiter au maximum les entrées salines. L’objectif est d’éviter si possible le recours à des unités de dessalement afin de disposer d’une infrastructure sobre en énergie avec une qualité d’eau adaptée à l’usage
• Equiper et surveiller le réseau afin de maîtriser au quotidien la variation de sel
• Suivre les parcelles agricoles étudiées (plusieurs centaines d’hectares) afin de comprendre et d’optimiser la valorisation des eaux pour des usages d’irrigation et de lutte contre la salinité des sols
• Mettre en place un modèle économique pérenne avec un prix de l’eau réutilisée attractif pour les usagers et source de revenu pour les collectivités.

Le démonstrateur SALT’EAUX se déroule en deux phases :

• Phase de maturation comprenant l’animation territoriale et l’ensemble des études d’ingénierie – Enveloppe prévisionnelle de 600 000 € HT. (Durée 18 mois – En cours, fin prévue en décembre 2024)
• Phase de réalisation : travaux ; expérimentation sur 2 saisons d’irrigation ; partage des résultats ; élaboration de la stratégie de réplication –  Enveloppe prévisionnelle de 12 930 000 € HT. (Durée 4 ans – Dès début 2025).

Opération soutenue par l’État dans le cadre du Dispositif « Démonstrateurs territoriaux des transitions agricoles et alimentaires » de France 2030 opéré par la Banque des Territoires (Caisse des Dépôts).